Jeudi, je crois bien que j’ai participé à un moment historique.
Un moment où les mères isolées ont pu s’exprimer devant des ministres, notamment @marleneschiappa à l’initiative de cet événement, des députés, des institutionnels, des journalistes, et évoquer la vérité toute nue, la vérité toute crue d’un quotidien déchirant.
Un #MeTooDesMères, un #EtLaPensionBordel.
Vous retrouverez l’intégralité de nos interventions sur le lien dans ma bio.
Celles de ces mères, toutes différentes et pourtant unies devant les mêmes problématiques, et celles de Valentine et Héloïse, ces deux adolescentes qui ont apporté de rares témoignages bouleversant d’enfants du divorce qui grandissent loin d’un parent qui choisi délibérément l’absence, quand tant d’autres donneraient tout pour voir grandir leurs enfants.
Le fin de la conférence est dans une seconde vidéo sur la même page FB que mon lien.
Il y a beaucoup de vous dans mes mots, beaucoup de ces histoires que vous m’avez fait l’honneur de me confier.
J’espère que vous les reconnaîtrez et que cela vous apportera un peu de l’immense soulagement que j’ai ressenti jeudi : celui de se libérer d’une partie de ce poids insoutenable en le partageant au reste du monde.
Merci encore infiniment de votre confiance et de vos encouragements.
Je publierai bientôt l’intégralité du texte de l’intervention, que j’ai dû un peu écourter à l’oral pour laisser à mes camarades un temps de parole égal pour toutes.
Je tiens à préciser, après avoir lu des commentaires affligeants d’ignorance sur les réseaux sociaux, que non seulement nous avons chacune pu dire ce que nous voulions sans que nos textes ne nous soient demandés à l’avance, mais qu’en prime nous avons été encouragées à être très, très sincères.
J’en profite pour dire qu’il me semble que la meilleure façon de contester, quand on n’est pas d’accord, c’est de créer des actions positives en faveur de ce qu’on veut voir naître, et que la meilleure façon d’œuvrer pour la paix, le vivre ensemble et l’égalité hommes-femmes, c’est de commencer par respecter tous les individus, d’où qu’ils viennent, quel que soit leur sexe, leur statut social, le montant de leur compte en banque ou leur fonction.
Non ? @Saint-Denis, Ile-De-France, France
Parmi les multiples cadeaux que nous laissent nos très proches en quittant ce monde, il y a la prise de conscience viscérale et définitive de l’impermanence des choses.
Celles qu’on voit venir : le jour qui décline, la fin de la bière qui se profile avec la légèreté croissante de la bouteille au creux de notre main, ce bébé qui se transforme en enfant, demain en ado, puis en adulte.
Et puis il y a les autres : cet autre bébé qui s’invite au creux de nos entrailles, cadeau inespéré, pour s’éteindre quelques semaines plus tard, laissant une trace dans le cœur et le corps, un petit deuil et une anesthésie générale plus tard, un ventre rond & vide qui ne rentre plus nulle part.
Ce nouvel amour-eux qu’on croyait pour un tout petit moins que toujours qui s’envole comme il est venu.
Ces chagrins-là, hier terribles, si déchirants qu’on aurait juré en crever, on ne les pleure plus de la même façon.
Parce qu’on sait.
On n’a plus peur de la nuit qui tombe, des bébés qui s’arrêtent de pousser à peine germés, des amours qui s’étiolent comme un pistil de pissenlit sur lequel on souffle à peine.
On n’a plus peur des larmes, de juste les laisser couler, quand on sait qu’elles vont bientôt se tarir, que le puits n’est pas sans fond, que tout bouge, tout change, tout tourne, et qu’on est prêt.e à accompagner le mouvement, quel qu’il soit.
Quand on sait que les cœurs brisés se recousent avec des fils d’or, et peut-être ils baillent un peu aux entournures, et peut-être il y a des cicatrices un peu boursouflées, un peu cabossées, un peu dégueulasses, mais finalement c’est peut-être ça, qu’on appelle avoir un cœur d’or, c’est peut-être ces gens-là qui savent que tout s’envole même sans ailes.
Quand nos morts d’amour nous ont laissé ces cadeaux pour la vie, la vérité de l’impermanence de toute chose, et la foi que l’Univers a quelque chose de puissant à nous apprendre de nous à chaque fois qu’il nous challenge, alors il n’y a plus qu’à laisser les larmes couler doucement et à garder les yeux grands ouverts, pour pouvoir lire le message qu’il nous envoie quand il sera temps de le voir.
Il n’y a plus qu’à dire au revoir aux envolés, avec une gratitude infinie et tellement d’amour.
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